Bernard M., médecin de ville à Narbonne


Bernard M., médecin de ville à Narbonne reçoit entre vingt et vint cinq patients par jour et cela depuis plus de vingt-cinq ans. Il y a 10 mois, son cabinet médical accueillait un nouvel « assistant » : le BioServeur.


Médecin généraliste, quel rapport entretenez-vous avec l'informatique ?

J'ai fondé avec quelques confrères l'association informatique médicale de l'Aude, que je préside, avec pour objectifs de réfléchir aux problèmes posés par l'informatisation du système de santé en général et dans notre département en particulier. Nous aidons nos confrères avant, pendant et après leur informatisation, par exemple en ne résumant pas l'informatisation à la seule télétransmission des FSE. Nous avons rapidement compris tout l'intérêt que l'on pourrait tirer de ces ordinateurs que la TLT nous obligeait à rendre communiquant. Les ordinateurs de nos cabinets, la carte CPS et le RSS allaient permettre, à terme de s'affranchir du support papier, des jours et heures d'ouverture de la poste locale, et permettre en toute sécurité, d'échanger des courriers professionnels, des dossiers médicaux nominatifs et surtout des examens de biologie.

Nous avons rencontré les biologistes de notre département et avons défini ensemble un cahier des charges d'un service de transmission informatisé des résultats de biologie.

Le « BioServeur » correspondait le mieux à notre attente et au cahier des charges. Un des trois laboratoires de biologie de Narbonne a désiré tenter l'expérience avec moi pour expérimenter ce service.

Après dix mois d'utilisation quotidienne, quels sont vos commentaires de « consommateur » du BioServeur ?

Par connexion INTERNET sécurisée par des mots de passe, je consulte, à ma convenance, le BioServeur où sont stockés les résultats des examens de biologie édités par le laboratoire depuis ma dernière connexion. Je peux soit en prendre simplement connaissance ou bien les rapatrier sur mon disque dur et les intégrer dans le dossier du patient.

C'est simple (entre 2 et 3 clics de souris) rapide (quelques secondes) et gratuit (l'abonnement au serveur est payé par le biologiste expéditeur et la communication téléphonique est comprise dans mon forfait mensuel INTERNET (98 F /mois pour 20 h d'abonnement au fournisseur d'accès, communications comprises).

Je peux consulter les résultats de mon cabinet, de mon domicile, jours ouvrables ou fériés, tôt ou tard dans la journée, jours de grève ou pas.

Les confrères éloignés en grande ville ou dans un village y gagnent un service plus rapide que le courrier par Poste ou Messager. Le médecin gagne en confort et le biologiste y gagne financièrement. Pour l'anecdote, nous avons calculé que si tous les médecins servis par ce laboratoire se faisaient transmettre leurs résultats par ce moyen, le laboratoire économiserait 400 000 francs de frais de courrier par an ! .

Quel type d'amélioration désirez-vous ?

Les automates analyseurs biologiques éditent les résultats dans un ordre qui leur est propre, différent selon le biologiste ou le fabricant de l'automate. Le praticien doit disposer des examens de biologie dans un ordre identique, quelque soit le biologiste. Un paramètre biologique doit correspondre à une même fenêtre de son logiciel. L'exploitation informatique des résultats de biologie par le praticien fait appel à 2 fonctions :

  1. L'archivage de l'état biologique de son patient à la consultation du jour
  2. Le suivi automatisé d'un ou de plusieurs paramètres biologiques (TP, HbA1c, etc)

Pour cette deuxième fonction, il faudrait que tous les robots de biologie éditent les examens dans le même ordre, selon des techniques, des normes et des réactifs identiques. Une maquette commune permettrait l'intégration directe des résultats dans les dossiers médicaux informatisés. Ceci permettrait de visualiser un ou plusieurs paramètre et améliorerait fondamentalement le suivi de certaines maladies chroniques (Diabète Sucré, Insuffisance rénale, biologie au cours des chimiothérapies, par exemple).

Le BioServeur est certainement la solution de choix en jouant le rôle d'interface et de traducteur entre les logiciels médicaux et les laboratoires de biologie. A défaut le praticien pourrait orienter sa clientèle vers un unique laboratoire de biologie. Enfin dernière curiosité du système Sesam-Vitale, les biologistes (pharmaciens ou médecins) n'ont toujours pas de carte CPS.

Quoique qu'il en soit, l'informatisation de la pratique médicale en général et du dossier médical en particulier est pour le patient un gage de plus grande sécurité, et pour nous, Généralistes ou Spécialistes, une chance en terme d'amélioration considérable de la qualité de notre travail. Un dossier médical informatisé est bien plus facile, plus rapide à mobiliser, à utiliser et à ranger qu'un dossier papier. Et puis soyons réalistes, la certification des médecins, qui pointe à l'horizon, reposera en grande partie sur la richesse des informations médicales inclues dans le dossier médical (lettres des confrères, CR opératoires, biologies, etc).